Historique et Tradition
Recherche et texte par Gian-Franco Locca
L'Association de la Pro Curino a été fondée à l'issue de la Première Guerre mondiale dans le but de réunir les immigrés de Curino, un village du Biellese au Piémont. Au XIXème siècle, ses habitants ont franchi le col du Grand-Saint-Bernard pour un avenir meilleur. Avec courage, ils se sont mis au travail et ont conquis l'estime de leur pays d'accueil. Dans cette rubrique nous rendons hommage à nos aïeux et nous rappelons notre attachement à Curino.
Lors du 80ème anniversaire de notre association, deux magnifiques textes ont été écrits et donnent une très bonne base historique à Curino, ainsi qu’à la migration de ses habitants.
Les faits marquants de Curino, nous ont été décrits par l’ancien Président de l’Association et Président d’Honneur de la Pro Curino, Gian-Franco Locca
Historique
Le nom du village de Curino vient probablement de Quirinus et remonte au temps des sabins qui fusionnèrent avec les premiers romains au début de l'histoire de Rome. Quirinus serait le nom d'une antique divinité que les historiens auraient identifiée à Romulus. Toutefois, on ne peut pas affirmer avec certitude que les premiers habitants de Curino furent des romains.
On pense en effet qu'il s'agissait d'habitants de race celtique qui s'établirent en Italie septentrionale pour former la Gallie cisalpine au Ile siècle après J-C. Les troupes romaines conquirent ensuite ce territoire et leurs habitants se retirèrent dans des terres moins cultivées, dans des zones de bois et collines comme Curino.
On pense également que lors de l'invasion romaine, Curino devint une fortification construite sur un point stratégique qui dura plusieurs siècles puisque dans la thèse d'Otton III en 999 on trouve le nom de Curino lié à sa forteresse - Castrum Quirini.
Par la suite, Curino fit partie de la Principauté de Masserano. Au XVIIe siècle, à la suite de graves disputes, il passa à la Maison de Savoie en 1742.
Situation géographique
Curino est situé dans le Piémont, province de Biella (précédemment province de Vercelli), d'une superficie de 2137 ha (une des plus grandes du Piémont) avec comme particularité les « Rive Rosse », collines rouges tirant leur nom de la couleur de la terre.
On atteint ce village par l'autoroute Aosta – Torino que l'on quitte à Ivrea pour prendre celle en direction de Milano en sortant à Carisio ou Balocco, puis direction Gattinara, que les amateurs de vin doivent bien connaître, puisque ses crus sont mondialement connus. Quelques kilomètres avant Gattinara, on bifurque en direction de Brusnengo et on atteint Curino, village composé de quatre charmants hameaux principaux disséminés sur les coteaux séparés par le torrent Bisingana. Chacun de ces hameaux porte le nom d'un Saint protecteur, soit San Bonomio, San Martino, San Nicolao et Santa Maria et comporte une quantité importante de sous-hameaux composés de quelques maisons qui pour la plupart sont originales dans leur conception (balcons intérieurs, arcades).
Situation économique
Les conditions de vie ont été très dures dans le Biellese et depuis le siècle dernier une émigration importante a eu lieu vers la France, la Suisse et parfois l'Amérique. Le nombre d'habitants qui était de 2512 en 1861 a passé à environ 500 personnes aujourd'hui, mise à part la période estivale où les descendants des émigrés retrouvent avec plaisir leur maison familiale.
Le développement de l'industrie informatique mais surtout textile assurent actuellement le bien-être des générations qui vivent présentement dans la région.
Pour ceux que l'histoire de Curino intéresse, ils peuvent se référer au livre de Don Vittorino Barale intitulé Curino - Pagine di Storia e di vita di un piccolo paese tra le rive rosse biellesi ainsi qu'au livre de la Fondation de la Banque Sella Sapere la Strada. Et n'oublions pas les nombreux romans de notre amie Mireille Kuttel qui a fait revivre le début du siècle dans le Biellese au travers de ses livres tels crue la Rizière, la Pérégrine, etc., ouvrages actuellement publiés en italien par un éditeur piémontais.